Plus de 30 million d’oliviers. Production extra vierge à 90% 

J’avais traversé la vallée une seule fois. En 2008, un voyage familial en Turquie, ensuite à Rhodes et finalement pour 10 jours près de Sitia, une ville de la côte est de l’île. Mon parrain vient de Spili, un petit village à 30 minutes au sud de Rethymnon. Une visite nous a pris environ 4 heures de routes en traversant la Vallée de la Messara. Je me souviens encore de la sensation. Une journée très chaude en juillet. Une légère brise et une vue à couper le souffle. L’horizon d’une couleur argentée, vert grisâtre. Une vue sans fin d’oliviers. 

Il y a plus de 30 millions d’oliviers en Crète. On y produit une huile d’olive extra vierge de catégorie supérieure de l’olive Koroneiki. Plus de 90% de la production de l’île est extra vierge. Elle est pressée à froid par procédé mécanique et non raffinée. Son niveau d’acidité est inférieure à 0.8%. Un des plus vieux oliviers se trouve à Vouves, dans la région de Kissamos. Selon les chercheurs de l’Université de Crète, on estime son âge à plus de 4000 ans. Et, il produit encore des olives. 

Reconnu comme ingrédient principal du régime méditerranéen 

Par les recherches archéologiques, nous avons compris que l’huile d’olive jouait un rôle important au niveau social et économique au sein de la civilisation minoenne. L’olivier était sacré et son huile a servi sur une base quotidienne dans le régime alimentaire, mais aussi pour produire des parfums, des médicaments, ainsi qu’au niveau de l’éclairage et du chauffage. Considéré comme un des produits primaires du régime Méditerranéen, les études scientifiques ont confirmé les bienfaits de l’huile d’olive (en usage modéré) sur la santé en faveur de gras tels le beurre ou des huiles saturés en gras. 

J’y suis retourné récemment dans la vallée en longeant la côte par l’est de l’île. Je me suis arrêté dans quelques villages et j’ai discuté avec des fermiers. Ils m’ont parlé des difficultés auxquelles ils font face, tant au niveau économique que celles des attentes liées à une bonne récolte. J’ai goûté aux saveurs et aux parfums de leurs huiles d’olive. Une expérience unique que je n’oublierai pas de sitôt. J’y retournerai et je profiterai de chaque moment dans les montagnes et les vallées, là où le temps s’arrête et qu’on observe à l’horizon une ligne argentée au dessus des oliviers qui réchauffe nos cœurs et qui conforte notre âme. 

Par Patrick Hadsipantelis